Mon vieux Raymond

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Y a tout à l'heure quinze ans d'malheur mon vieux Léon
Que tu es parti au paradis d'l'accordéon
Parti bon train voir si l'bastringue et la java
Avaient gardé droit de cité chez Jéhovah
Quinze ans bientôt qu'musique au dos tu t'en allais
Mener le bal a l'amicale des feux follets
En cet asile par saint' Cécile pardonne-nous
De n'avoir pas su faire cas de ton biniou

C'est une erreur mais les joueurs d'accordéon
Au grand jamais on ne les met au Panthéon
Mon vieux, tu as dû t'contener du champ de navets
Sans grandes pompes et sans pompons et sans ave
Mais les copains suivaient l'sapin le cœur serré
En rigolant pour fair' semblant de n'pas pleurer
Et dans nos cœurs pauvre joueur d'accordéon
Il fait ma foi beaucoup moins froid qu'au Panthéon

Depuis mon vieux qu'au fond des cieux tu as fait ton trou
Il a coulé de l'eau sous les ponts de chez nous
Les bons enfants d'la rue de Vanves à la Gaîté
L'un comme l'autre au gré des flots fur'nt emportés
Mais aucun d'eux n'a fait fi de son temps jadis
Tous sont restés du parti des myosotis
Tous ces pierrots ont le cœur gros mon vieux Léon
En entendant le moindre chant d'accordéon

Quel temps fait-il chez les gentils de l'au-delà
Les musiciens ont-ils enfin trouvé le la
Et le p'tit bleu est-c'que ça n'le rend pas meilleur
D'être servi au sein des vignes du seigneur
Si d'temps en temps un'dam' d'antan s'laisse embrasser
Sûr'ment papa que tu regrett's pas d'être passé
Et si l'bon dieu aim' tant soit peu l'accordéon
Au firmament tu t'plais sûr'ment mon vieux Léon
(Georges Brassens)

Commentaires

Anonyme a dit…
Oui, notre vieux Raymond est parti ... parti au paradis d'l'accordéon...
Anonyme a dit…
dans le rond point plein de sens interdits ben le voici maintenant dans le corbillard....Immense artiste comme nous n'en trouverons plus