Imparfait du subjonctif (Alphonse Allais)

Dès le moment que je vous vis,
Beauté torride vous me plûtes.
De l´amour qu´en vos yeux je pris
Aussitôt vous vous aperçutes.
Ah! fallait-il que je vous visse!
Fallait-il que vous me plussiez!
Qu´ingénument je vous le dise!
Qu´avec orgueil vous vous tussiez!
À l´imparfait du subjonctif
Vous m´avez fait un drôle d´effet.
Au présent de l´indicatif
Vos yeux étaient plus que parfaits.
Bien heureux encore que je pusse
Vous parler et que vous pussiez
Dans le tohu-bohu des Puces
M´ouir bien que vous chinassiez.
Pourtant je le pus et vous pûtes.
Mais pour que vous me cédassiez
Je dus mentir et vous me crûtes
Sans que vous ne vous méfiassiez.
À l´imparfait du subjonctif
Vous m´avez fait un drôle d´effet.
Au présent de l´indicatif,
Vos yeux étaient plus que parfaits.
Fallait-il que je vous aimasse,
Fallait-il que je vous voulusse,
Et pour que je vous embrassasse
Fallait-il que je vous reçusse ! ?
Qu´en vain je m´opiniâtrasse
Que vous me désespérassiez
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m´assassinassiez.
À l´imparfait du subjonctif
Vous m´avez fait un drôle d´efet.
Au présent de l´indicatif,
Vos cheveux aussi me plaisaient.
À l´imparfait du subjonctif,
Vous m´avez fait un drôle d´effet,
Mais au futur interrogatif
Vous laisserez vous conjuguer ?

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