Pégase vole dans le vent ou plutôt Pet, Gaz volent dans le vent...

Il a fait crouler de rire les salles de la Belle Epoque, s’est exhibé dans toute l'’Europe, est cité par Apollinaire dans «le Poète assassiné», a connu un succès immense, colossal, inouï. Le Pétomane, de 1890 à 1914, fit les délices des bourgeois et le bonheur des rapins. Il montait sur scène, avec un visage de notaire enrhumé, expliquait son don et exécutait son numéro, imperturbable, légèrement penché en avant : toute la gamme des vents y passait. Le pet de la belle-mère, de la mariée le soir de ses noces (petit), le lendemain des noces (plus fort), le pet du maçon (sec et sans mortier), le pet de la couturière déchirant deux mètres de calicot, le coup de canon, le bruit du tonnerre. Il finissait en jouant «Au Clair de la lune» et «le Bon Roi Dagobert» avec un flûtiau à fesses, et éteignait les lampes de la scène d’un grand souffle. Les dames étouffaient, les messieurs se tapaient sur les cuisses, l'’hilarité était générale. Joseph Pujol, dit le Pétomane, fut une star 1900.

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